L’affaire est examinée par le tribunal du district de Lioubline, à Moscou, où les plaidoiries ont eu lieu le 10 décembre.

Selon l’accusation, Nesterenko a mis en ligne des contenus qui, d’après une expertise, présentent — dans leur traduction russe — des signes linguistiques et psychologiques d’incitation à la haine envers un groupe défini par sa nationalité.

Initialement, deux articles du Code pénal lui étaient reprochés : l’alinéa « a » de la partie 2 de l’article 282 (incitation à la haine ou à l’hostilité avec menace de violence) et la partie 2 de l’article 280 (appels publics à des activités extrémistes sur internet). Toutefois, lors des plaidoiries, la procureure a déclaré que l’infraction prévue par l’article 282 n’était pas établie.

Le ministère public demande quatre ans d’emprisonnement dans une colonie à régime général, ainsi qu’une peine complémentaire : trois ans d’interdiction d’administrer des ressources en ligne et la confiscation de son téléphone portable.

L’avocat Mikhaïl Mechtcheriakov a souligné qu’aucun témoin n’a confirmé la présence de contenus extrémistes sur la page VK de Nesterenko. Les témoins ont seulement indiqué que des chansons en ukrainien figuraient dans ses sections audio et vidéo. Aucun ne parle ukrainien, et les chansons n’étaient accompagnées d’aucune traduction ; celles utilisées par l’expert ont été produites uniquement dans le cadre de l’enquête. L’expertise reposait donc sur des traductions qui n’étaient pas présentes sur la page d’origine.

En se référant au paragraphe 5 de la Résolution n° 11 du Plénum de la Cour suprême de Russie (28 juin 2011), la défense rappelle que l’article 280 ne vise que les appels publics à des actions extrémistes. Or l’enquête n’a révélé aucun appel : Nesterenko n’a publié ni messages ni commentaires.

De plus, ni le tribunal ni les enquêteurs n’ont établi qui avait initialement téléchargé les fichiers audio et vidéo sur VK — des contenus non reconnus comme extrémistes mais attribués à Nesterenko. Ils restent accessibles à de nombreux utilisateurs.

Dans sa prise de parole, Nesterenko a relevé des contradictions dans les témoignages de l’accusation et dénoncé des falsifications dans le dossier, affirmant qu’un fichier mentionné dans le procès-verbal ne lui avait jamais appartenu, ce que confirment les réponses officielles de VKontakte.

Selon lui, les actions de l’enquête discréditent le système judiciaire russe et laissent penser que les affaires politiques reposent sur des preuves fabriquées.

La déclaration finale de l’accusé et, probablement, le prononcé du verdict sont prévus pour le 19 décembre.

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