L’un des principaux arguments du régime de Moscou pour déclencher la guerre contre l’Ukraine était la prétendue « protection du peuple russe » et la « protection de la langue russe ». Or, la réalité ressemble de plus en plus à un démenti en miroir de cette rhétorique : en Russie même, on poursuit et on emprisonne des personnes simplement pour la langue ukrainienne — jusqu’à des chansons enregistrées dans une playlist. C’est un signal frappant que, derrière les slogans de « protection », fonctionne en réalité un système répressif qui punit la culture et l’identité.

« Mieux que ce que nous craignions, mais pire que ce que nous espérions »

« Ça aurait pu être mieux, ça aurait pu être pire. Une décision “salomonienne” », a commenté Alexandre Nesterenko à propos du jugement du tribunal de district Lioublinski de Moscou : le 19 décembre, il a été condamné à trois ans de colonie à régime ordinaire pour des chansons en ukrainien dans une playlist sur VKontakte.

Son épouse Irina, avec qui il s’est marié en août de cette année alors qu’il était en détention provisoire, a raconté qu’elle l’avait inscrit chez le dentiste « au cas où ». Elle a résumé le verdict d’une phrase : « Mieux que ce que nous craignions, mais pire que ce que nous espérions ».

Irina a ajouté qu’elle travaille désormais « dans le système » et qu’elle comprend maintenant ce qu’est réellement ce système : « On ne peut vivre que s’il y a, dans ce système, des gens — honnêtes, sincères, justes. Tout dépend de la personne : comment on tient dans ce système. Seulement grâce à ces gens, honnêtes, sincères… Ces gens existent. C’est formidable. Cela donne de l’espoir. »

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